lundi 29 février 2016

11 fleurs qui ressemblent à tout...sauf à des fleurs!



L'orchidée homme nu (ORCHIS ITALICA)



L'orchidée tête de singe (DRACULA SIMIA)



L'orchidée canard volant (CALEANA MAJOR)



L'orchidée bourdon rieur (OPHRYS BOMYBLIFLORA)




La plante à bisous (PSYCHOTRIA ELATA)



Des bébés dans des langes (ANGULOA UNIFLORA)



Des extraterrestres joyeux (CALCEOLARIA UNIFLORA)



Des filles qui dansent (IMPATIENS BEQUAERTII)



La fleur perroquet (IMPATIENS PSITTACINA)



L'orchidée colombe (PERISTERIA ELATA)



La fleur Dark Vador (ARISTOLOCHIA SALVADORENSIS)


dimanche 28 février 2016

Les 22 présidents africains assassinés depuis 1963 (partie I) : Sylvanus Olympio, Président de la République du Togo

Togo : qui a tué l’ancien président Sylvanus Olympio ?

Article du 18 janvier 2013
Par Christophe Boisbouvier

Il y a tout juste cinquante ans, le président du Togo, Sylvanus Olympio, était assassiné. Aucun doute, ce sont des militaires togolais qui ont tiré. Mais la nuit du 12 au 13 janvier 1963 a été longue. Beaucoup de coups de fil ont été passés, et à Paris comme à Washington on en sait bien plus qu'on ne veut l'avouer...
Olympio et Jacques Foccart à l'Élysée, en mars 1962. © SIPA
Sur cette nuit tragique du 12 au 13 janvier 1963, il y a au moins deux certitudes. L’attaque de la résidence du président togolais à Lomé a commencé le soir, à 23 heures. Sylvanus Olympio a été assassiné le lendemain matin, à 7 h 15, devant le portail de l’ambassade des États-Unis, d’où il venait d’être extrait. Entre ces deux événements, il s’est passé huit longues heures où des coups de fil ont été donnés, des ordres transmis… Huit heures sur lesquelles les États-Unis et la France savent beaucoup de choses et continuent, cinquante ans après, de se taire. Saura-t-on un jour la vérité ? Des témoins ont parlé. Des documents ont été déclassifiés. Si les Togolais le demandent, les archives s’ouvriront. Mais, dès aujourd’hui, il est possible de reconstituer les principaux événements de la nuit.
En 1963, qui voulait se débarrasser du père de l’indépendance togolaise ? Les Français, déjà. Pour de Gaulle et Foccart, son conseiller aux affaires africaines, Olympio était le prototype du chef d’État sournoisement anti-Français. D’abord à cause de ses origines. Né à Lomé en 1902, sous la colonisation allemande, formé à la London School of Economics, l’homme était polyglotte (allemand, anglais, français, portugais, yorouba) et avait longtemps travaillé pour la compagnie anglo-néerlandaise Unilever. Jusqu’en 1960, Olympio avait donc incarné ce pays multiculturel que les Français n’avaient pas pu coloniser à leur façon – entre 1919 et 1960, la tutelle du Togo avait été confiée à la France par la Société des Nations (SDN), puis par l’ONU. Et juste après l’indépendance, en mai 1960, le premier président du Togo avait confié à l’AFP : « Je vais faire mon possible pour que mon pays se passe de la France. »

Chaînes
Olympio inspirait d’autant plus de méfiance à Foccart qu’il était insaisissable – comme un savon Unilever. À la différence du Guinéen Sékou Touré, il ne s’opposait pas frontalement à la France. Il était allé voir de Gaulle à Paris, en mars 1962. Mais, dix jours plus tôt, il avait été reçu avec tous les égards par les Américains. John F. Kennedy s’était même déplacé à l’aéroport de Washington. D’où le rictus de Foccart ce jour où il accueille Olympio sur le perron de l’Élysée. « Sylvanus Olympio n’était pas un de nos amis », confiera-t-il plus tard (Foccart parle, Fayard-Jeune Afrique, 1995). « Avec lui, mes relations n’ont jamais été cordiales comme celles que j’entretenais avec Nicolas Grunitzky [l’homme qui devait lui succéder après le coup d’État, NDLR]. » Début 1963, Olympio envisageait même de sortir de la zone franc (CFA) et de créer une monnaie togolaise adossée au… Deutsche Mark. Le Togo, par sa politique d’équilibre, risquait donc d’offrir un modèle d’émancipation à toutes les ex-colonies françaises. En un mot, vu de Paris, Olympio était plus dangereux que Sékou.
Outre les Français, quelques dizaines de Togolais avaient aussi de sérieuses raisons de vouloir se débarrasser de leur président. Il s’agissait d’anciens soldats de l’armée coloniale française (guerre d’Indochine, guerre d’Algérie) qui venaient d’être démobilisés par Paris. Ils réclamaient leur intégration dans la toute petite armée togolaise (moins de mille hommes). Olympio, qui s’en méfiait, refusait. Parmi ces demi-soldes, l’adjudant-chef Emmanuel Bodjollé, 35 ans, le chef de l’opération du 12-13 janvier, et le sergent Étienne Eyadéma, 28 ans. Tous deux étaient des Kabyés du nord du pays, alors que le président était un Éwé du Sud. Par ailleurs, plusieurs opposants togolais, sudistes comme nordistes, étaient à l’époque emprisonnés à Lomé avec des chaînes aux pieds. Ils ne devaient pas porter Olympio dans leur coeur.

Le samedi 12 janvier, à 23 heures, un commando de six hommes, sans doute dirigé par Bodjollé lui-même, attaque la résidence présidentielle – une villa enfouie sous les filaos, à 150 m environ de l’océan Atlantique. Sylvanus et son épouse, Dina, sont déjà couchés. La résidence n’est gardée que par deux malheureux policiers. Mais comme les assaillants parlementent, puis mettent plusieurs minutes à enfoncer la lourde porte d’entrée, le président a le temps d’enfiler un bermuda et une chemise beiges, de descendre pieds nus au rez-de-chaussée, de sortir par une fenêtre, de traverser le jardin et d’escalader le mur qui sépare son domicile de l’ambassade des États-Unis. Il avise une voiture Buick, garée dans la cour en gravier, et s’y installe. Pendant ce temps, les assaillants déboulent dans la villa, montent à l’étage, mettent en joue Dina et les domestiques, tirent à bout portant dans les placards, et demandent où est Olympio. « Il est descendu depuis plus d’une heure. J’ignore où il se trouve », répond l’épouse. Tous ces faits sont établis. Ils reposent sur les témoignages de Dina et des domestiques. Ensuite, c’est moins clair…
Après, il y a sans doute plusieurs heures de flottement. Le président s’est-il enfui par la route ? S’est-il réfugié dans l’ambassade américaine ? Les putschistes ne le savent pas, et commencent à craindre pour leur vie si jamais Olympio réussit à retourner la situation en sa faveur. À 3 h 30, selon le récit de sa fille, Sofia, l’ambassadeur des États-Unis, Leon B. Poullada, reçoit un coup de fil à sa résidence, qui est située à environ trois kilomètres de ses bureaux. Qui l’appelle ? C’est là que le témoignage de Gilchrist Olympio, le fils du défunt, est important. « Fin 1964, presque deux ans après la mort de mon père, raconte-t-il, j’ai rencontré Poullada à Washington. Il venait de quitter le département d’État et était encore traumatisé. Il m’a reçu pendant trois heures et m’a dit que c’était l’ambassadeur de France, Henri Mazoyer, qui l’avait prévenu cette nuit-là qu’un coup d’État était en cours et que le président s’était peut-être réfugié dans son ambassade. »

Mort de peur
Incroyable mais vrai. À cette époque, l’ambassade des États-Unis à Lomé n’est protégée par personne. Pas de marines, pas de gardes armés, juste un veilleur de nuit ! Quand Poullada arrive avec son véhicule devant son ambassade, il tombe nez à nez avec des putschistes qui paraissent ivres ou drogués, et qui le menacent. Après quelques palabres, il parvient à entrer dans l’enceinte diplomatique. Aussitôt, Olympio lui fait signe et lui raconte ce qui vient d’arriver. L’Américain lui conseille alors de ne pas bouger de la Buick et d’attendre qu’il revienne avec les clés pour lui ouvrir les bureaux. Dit-il la vérité ? Pas sûr. D’après sa fille, Poullada n’ouvre pas le bâtiment, car il a peur que les putschistes ne le mettent à sac. L’ambassadeur ne traîne pas. Il retourne à sa résidence et appelle son homologue français, Mazoyer, pour lui confirmer qu’Olympio est bien chez lui. Puis il ne bouge plus. Sans doute est-il mort de peur.

Un jeune diplomate américain, le vice-consul Richard L. Storch, habite un bâtiment juste en face de l’ambassade. À 6 h 40, Poullada lui téléphone et lui demande de surveiller ce qui se passe. Storch observe le va-et-vient d’hommes armés dans la rue. À 7 h 10, il aperçoit un civil en short et pieds nus au milieu des putschistes. À 7 h 15, il va se faire un café à la cuisine. C’est à ce moment-là qu’il entend trois détonations, à intervalles réguliers. « Des coups de feu trop espacés pour être des tirs contre un homme en fuite », précise-t-il dans le rapport qu’il écrira le surlendemain. Pour la première fois depuis les indépendances, un président africain est abattu. Et ses assassins sont entrés dans une ambassade pour le capturer. Le territoire des États-Unis a été gravement violé. C’est sans doute la raison pour laquelle, malgré le US Freedom of Information Act, les documents du Département d’État sur cette affaire ne sont déclassifiés qu’au compte-gouttes…

« Je l’ai descendu. »
Qui a tiré ? Les jours qui ont suivi, le sergent Eyadéma s’est vanté devant les reporters du Figaro, du Monde, de Paris Match et de Time Magazine d’avoir abattu le président de ses propres mains : « Je l’ai descendu parce qu’il ne voulait pas avancer. » En 1992, il s’est rétracté sur RFI. Est-ce vraiment lui ? Faute de témoin direct, on ne le saura jamais. Mais le fait est que sa revendication, dès les premières heures du putsch, lui a donné du prestige dans la troupe et l’a sans doute aidé à prendre le pas sur des compagnons d’armes plus âgés et plus gradés lors du renversement de Grunitzky, en 1967.
Surtout, qui a indiqué aux assaillants l’endroit où se cachait Olympio ? À 23 h 30 ou minuit, quand le président se réfugie dans l’ambassade américaine, les putschistes n’entrent pas dans l’enceinte diplomatique. Sept heures plus tard, après l’échange téléphonique entre Poullada et Mazoyer, ils n’hésitent plus. Or Henri Mazoyer et l’agent de Jacques Foccart à Lomé, le commandant Georges Maîtrier, se faisaient depuis des semaines les avocats de ces ex-tirailleurs sans emploi auprès d’Olympio… Dans la maison Françafrique, il reste encore un grand placard (avec plein d’archives ?) à ouvrir.  
Des histoires de famille
De 1963 à 2010, c’est la vendetta entre les familles Olympio et Gnassingbé. En septembre 1986, le président Gnassingbé Eyadéma échappe de justesse à un attentat organisé à Lomé par un commando infiltré du Ghana, où est réfugié Gilchrist, le fils de Sylvanus et Dina Olympio. En mai 1992, Gilchrist est grièvement blessé par balle sur une route de province au Togo. « L’attentat a vraisemblablement été préparé et exécuté par des militaires », affirme alors la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), qui dénonce « l’autonomie d’action laissée au capitaine Ernest Gnassingbé [un fils du président Eyadéma, NDLR] ». Depuis 2010, Gilchrist et Faure Gnassingbé, un autre fils d’Eyadéma, arrivé au pouvoir en 2005, sont réconciliés. Sept membres du parti d’Olympio sont entrés au gouvernement. Pour l’opposition, Olympio a trahi.

Mon avis sur le cas Ahmed Lahri


Ahmed Lahri, le présentateur du journal de 19h sur la chaîne de télévision publique Canal Algérie a été évincé de son poste pour avoir omis de préciser le titre de «  président de la république » en citant le nom d’Abdelaziz Bouteflika. Un limogeage qui a suscité une vague d'indignation en Algérie, surtout sur les réseaux sociaux.

Au début, j’ai été profondément indignée par cette injustice. Je me suis tout de suite sentie solidaire avec le pauvre Ahmed.

Mais en y réfléchissant bien, ce journaliste au verbe fluide et au visage angélique n’était-il pas la voix de la propagande du pouvoir ? Ne servait-il pas les mensonges éhontés du système à chaque journal du 19h ? Avait-il été solidaire avec ses collègues journalistes de la chaîne "Atlas" fermée en 2014 ou avec d’autres journalistes limogés ou emprisonnés ? N’avait-il pas présenté les images truquées de la rencontre entre Bouteflika et le premier ministre Français Ayrault ? Images qui ont fait les choux gras d’une certaine émission satirique française…

Depuis, ma solidarité s'est vraiment essoufflée…

mardi 23 février 2016

Désordre #2 : Des photos (sans commentaires)























Un scientifique attaqué pour avoir prouvé les dangers des OGM gagne son procès en diffamation devant un tribunal français

Vous rappelez-vous du professeur Gilles-Eric Séralini et de son équipe de recherche à l’université de Caen ? Ils ont présenté des images de rats nourris avec du maïs OGM de Monsanto saturé de l’herbicide Roundup. Voilà pourquoi le maïs est génétiquement modifié: pour survivre à l’herbicide le plus dangereux de la planète.
Leur étude a découvert que les rats nourris avec des OGM ont développé des tumeurs et sont morts prématurément. Mais ça n’était pas l’objet de leur étude. Il était prévu qu’elle évalue la toxicité potentielle à long terme de la consommation de maïs OGM ainsi que de l’exposition inhérente au Roundup.
Lorsque les résultats de l’étude de Séralini sur la toxicité à long terme ont été publiés avec les présentations des rats avec leurs énormes tumeurs, un tsunami d’indignation des scientifiques pro-OGM et des journalistes complices a reçu un écho favorable de la presse et des médias grand public.
Les centaines de scientifiques qui ont défendu le travail de Séralini ont été la plupart du temps ignorés. De nombreux indécis sont restés dans la confusion et prêts à se mettre du côté des chiens qui aboient de l’industrie de la biotechnologie.
Monsanto a influencé une revue scientifique pour qu’elle retire le rapport de Séralini
Cette attaque très médiatisée de Séralini et son équipe a été un assaut aérien et naval pour affaiblir la défense de la minuscule île des partisans de la vérité sur les OGM. Puis l’assaut sur le terrain contre cette île de science intègre a été perpétré en nommant furtivement l’ancien scientifique de Monsanto, Richard E. Goodman, à un poste scientifique de Monsanto, Richard E. Goodman, à un poste nouvellement créé à la revue Food and Chemical Toxicology (FCT), une publication Elsevier.
C’est la revue dans laquelle l’étude de Séralini « Toxicité à long terme de l’herbicide Roundup et d’un maïs génétiquement modifié pour tolérer le Roundup » avait été à l’origine examinée par des pairs et publiée. Avec Goodman aux commandes de l’assaut, le rédacteur en chef de FCT, Wallace Hayes a retiré l’étude de Séralini de la revue en 2013, un an après avoir été examinée par des pairs et publiée.
Hayes a admis que l’étude n’était pas frauduleuse ni inexacte, mais a expliqué qu’elle n’était pas concluante. Des scientifiques intègres ont réagi vivement, expliquant que les études examinées par des pairs et publiées sont souvent non concluantes, et recommandent de « nouvelles études ».
Pour le cas où vous penseriez que je tire trop vite sur Goodman, à la même époque, une étude brésilienne prouvait que les gènes de départ du maïs Bt avec insecticide, ne se désintègrent pas dans l’estomac des mammifères comme le prétend Monsanto, mais survivent intacts et nuisent aux cellules sanguines des mammifères. Cette étude a également été retirée de FCT.
Cette étude a maintenant été publiée dans une autre revue. D’ailleurs l’étude de Séralini a été également vite republiée en 2014 par une autre revue éloignée des envahisseurs de Monsanto: Environmental Sciences Europe.
Et aussi, à la suite des réactions indignées de scientifiques internationaux contre la revue FCT, voici une mise à jour du 26 février 2015 de Scientists for Global Responsibility:
Des changements importants sont intervenus cette année à la revue Food and Chemical Toxicology, dont le rédacteur en chef, A. Wallace Hayes avait retiré l’étude capitale de l’équipe de Séralini. Le Comité de Rédaction de la revue a maintenant un nouveau rédacteur en chef, José L. Domingo, qui a publié des documents montrant que l’innocuité des cultures génétiquement modifiées n’est pas un fait établi, et le comité de rédaction a exclu Richard Goodman, l’ex-employé de Monsanto, qui était devenu rédacteur en chef adjoint de la biotechnologie peu de temps avant que l’étude de Séralini soit retirée.(Caractères gras ajoutés par l’auteur).
Séralini riposte avec succès
Séralini et son équipe de recherche ne se sont pas contentés de voir leur étude republiée dans une revue qui intéresse peu et n’est pas soutenue par les médias grand public. Ils ont alors formé un groupe appelé le CRIIGEN, acronyme de Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique, et ont riposté.
Gardez à l’esprit que les attaques sur Séralini et al ont porté sur les tumeurs, qui ont eu un fort impact visuel dans les médias. Mais Séralini et son équipe ne recherchaient a priori pas les effets cancéreux. Leur analyse de toxicité était axée sur les effets à long terme sur la santé du foie et des reins, où ils ont trouvé des preuves irréfutables de dommages graves.
L’étude du professeur Séralini concernait la toxicité chronique, et non une étude de carcinogénicité à grande échelle. Par conséquent, il n’a pas mené une analyse statistique des tumeurs et des résultats de mortalité. Au lieu de cela, il les a simplement rapportés, sans en tirer de conclusions définitives.
C’était conforme au protocole de toxicité chronique de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), qui exige que toutes les « lésions », y compris les tumeurs, observées soient enregistrées.
Donc, Séralini et le CRIIGEN ont décidé d’attaquer plutôt que de simplement se défendre; ce qu’ils ont fait avec le soutien de nombreux scientifiques internationaux. Ils ont contesté avec succès le magazine Marianne, et son journaliste responsable, Jean-Claude Jaillet qui avait prétendu publiquement en 2012 que Séralini et son équipe étaient coupables de « fraude scientifique dans laquelle la méthodologie avait servi à renforcer des résultats prédéterminés ».
Ce même article indiquait également que « des chercheurs du monde entier » avaient émis des « paroles sévères »  au sujet de la longue recherche (deux ans) de Séralini sur la toxicité du maïs OGM résistant au Roundup sur les rats. Séralini et le CRIIGEN, avec l’aide de leurs avocats Bernard Dartevelle et Cindy Gay ont gagné leur procès contre le magazine Marianne.
Puis après une enquête de trois ans se terminant le 25 novembre 2015, la Haute Cour de Paris a inculpé Marc Fellous, l’un des accusés dans le procès en diffamation. Il se trouvait qu’il était le président de la Commission du Génie Biomoléculaire qui avait approuvé sans discuter de nombreux produits génétiquement modifiés à la consommation.
Aucun détail n’a été révélé publiquement, mais apparemment Fellous a été accusé de faux et usage de faux, utilisant la signature d’un scientifique pour « prouver » que Séralini et son équipe s’étaient trompés dans leur étude qui a conclu que le maïs Roundup Ready de Monsanto était impropre à la consommation, jusqu’à ce que d’autres études soient entreprises. Le jugement et la condamnation finale est attendue début 2016.
L’enquête de la Cour a découvert que le journaliste américain Henry Miller, via lemagazine Forbes notoirement pro-OGM avait commencé les attaques diffamatoires. Ce Henry Miller est l’un de ces mercenaires professionnels employés par les industries dangereuses pour la santé et le bien-être de l’humanité et de la planète, y compris l’industrie du tabac. Un sale travail, mais ça paye bien.
Paul FASSA.

dimanche 21 février 2016

Galerie #1

Quelques uns de mes dessins...

Jude
Nuit étoilée
Composition bleue
Nude
Camélia 
Serenity 
Portrait homme
Vincent
Ce regard

samedi 20 février 2016

Le coeur a sa mémoire : Discours de Cédric Villani lors de la cérémonie de remise du prix Maurice Audin 2016

Ouargla, le 7 février 2016
Monsieur le Wali de Ouargla,
Chers confrères, chers amis, chers collègues, d’Algérie, de France et d’ailleurs,
C’est avec émotion que j’ouvre cette séance de remise du Prix Maurice Audin, en présence de Pierre Audin, représentant de la famille Audin, venu ici avec son épouse,
Et des époux Rappaport, avocats de la famille Audin.
Je salue aussi Abdelkader Bouyakoub, professeur à l’Université d’Oran, et Fatiha Alabau, présidente de la Société de Mathématique Appliquée et Industrielle, qui à mes côtés représentent le jury du Prix Audin.
Pour la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur, je salue Tahar Sahraoui et Hacène Belbachir, qui fut mon premier contact avec la communauté mathématique algérienne, il y a déjà quatre ans. Mes venues ici en Algérie doivent énormément à ses efforts.
Je salue également les organisateurs locaux de cette importante manifestation RAMA10 : tout d’abord le Recteur de l’Université de Ouargla et son équipe; et également Aïbèche Aïssa et Meflah Mabrouk, qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour le succès de cette conférence.
Et enfin Ahmad El Soufi et mon collaborateur Ludovic Rifford; tous deux représentent le Centre International de Mathématiques Pures et Appliquées, ou CIMPA, qui est organisateur régulier d’opérations de coopération en mathématique; c’est dans ce cadre que certaines écoles de recherche franco-algériennes vont bientôt se tenir avec, du côté algérien, Mohand Hernane, et du côté français, Abdelmajid Bayad.
C’est un honneur de prendre la parole devant vous tous.
Et je commencerai par une pensée pour Gérard Tronel, l’âme de ce Prix Audin refondé. Malgré son état de santé qui engendre les pires inquiétudes, il s’est investi, jusqu’au bout, pour que ce prix puisse vivre et inspirer, suscitant des candidatures et oeuvrant pour sa tenue en temps et en heure.
Et une pensée également pour les moudjahidine présents et absents, fidèles à leur combat passé.
Combattant, c’est un mot qui s’applique si bien à Maurice Audin.
Né en 1932 à Béja, mort à Alger en 1957, Maurice Audin était un mathématicien français, assistant à l’université d’Alger et militant de l’indépendance algérienne.
Et si tout le monde le connaît, c’est avant tout pour son engagement courageux au service de cette cause, l’indépendance algérienne, et la disparition qui l’a fauché, alors qu’il était en train de terminer sa thèse, l’arrachant brutalement à l’affection de ses proches et à la communauté.
En décembre 1957 déjà, le grand mathématicien René de Possel, directeur de thèse de Maurice Audin, avait soulevé l’émotion en faisant soutenir la thèse in absentia, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, devant une foule rassemblée pour l’occasion. Le jury était composé de Jean Favard, Jacques Dixmier, et Laurent Schwartz, bien connu lui aussi pour son engagement humaniste. René de Possel lui-même avait exposé les travaux de Maurice Audin, qui avait obtenu la mention très honorable à titre posthume. Laurent Schwartz évoque cet épisode dans ses mémoires avec une émotion considérable.
Ce qu’a subi Maurice Audin, nous ne le savons pas avec certitude, mais certains témoignages nous informent sur son calvaire; en mars 2014, lors de la précédente remise de prix, une intervention bouleversante nous le rappelait.
Cependant, du côté de l’État français, pendant longtemps la thèse officielle a été celle d’une évasion de Maurice Audin. Il a fallu attendre, là encore, le dernier Prix Audin pour que l’État francais revienne sur cette thèse. À cette époque, en mars 2014, en réponse à un courrier de notre collègue Gérard Tronel, le Président Hollande écrivait dans une lettre publique qu’il avait fait engager des recherches sans précédent dans les archives du ministère de la Défense, afin de découvrir si des documents officiels permettaient d’éclairer de façon définitive les conditions de la disparition de Maurice Audin. Ces recherches n’ont pas permis de faire toute la lumière sur cette disparition, cependant, ajoutait le Président :
“Les documents et les témoignages dont nous disposons aujourd’hui sont suffisamment nombreux et concordants pour infirmer la thèse de l’évasion qui avait été avancée à l’époque. M. Audin ne s’est pas évadé. Il est mort durant sa détention.”
Si à l’époque le jeune militant est mort dans des conditions inhumaines et une anonymité qui nous révolte, aujourd’hui en revanche Maurice Audin est un nom qui résonne fort. À Alger c’est une place bien connue. Et dans le monde mathématicien, nous sommes fiers de pouvoir compter Maurice Audin parmi nous, comme symbole fort d’engagement scientifique et moral, et de saluer sa mémoire avec admiration, comme celle d’un juste.
Le Président Hollande le rappelait dans sa lettre, nous avons un devoir de mémoire et de vérité : il est extrêmement important de ne pas oublier le passé, ainsi que les idéaux pour lesquels certains généreux confrères ont donné leur vie.
Mais il faut aussi regarder vers l’avenir, penser à construire les institutions, et la collaboration, sur le long terme; et penser à l’activité qui détermine le plus le long terme : l’enseignement, et en particulier les institutions d’enseignement supérieur. C’est de cela aussi qu’il est question avec ce prix Audin, attribué tous les deux ans, qui a été rendu possible par les efforts, tout d’abord, de Laurent Schwartz et, plus récemment, de Gérard Tronel qui en a été la véritable cheville ouvrière. Il s’agit de faire vivre le souvenir de Maurice Audin, mais aussi de favoriser les institutions, la collaboration, les échanges et la fraternité; d’aider le milieu scientifique algérien à progresser et à prendre place sur la scène internationale. C’est pourquoi le jury du Prix Audin est constitué de scientifiques français et algériens reconnus, et l’occasion de discussions fructueuses entre ces deux communautés.
En recherche, ce qui compte avant tout c’est la profondeur, la qualité de la contribution. Parmi les héros légendaires de notre discipline, certains sont prolifiques comme Euler et Gauss, mais d’autres comme Riemann ou Nash se contentent de publier une dizaine d’articles dans leur vie, et accèdent pourtant à la postérité de manière non moins éclatante. Certes, il n’y a eu qu’un Riemann et il serait insensé de se comparer à lui, mais chacun, à son niveau, doit avoir en tête que la qualité de la recherche passe avant la quantité, et c’est un critère auquel le jury est très sensible. Il s’agit, pour les lauréats, d’être au niveau de la meilleure recherche internationale.
Un autre critère fondamental est la démarche d’ouverture et de collaboration qui doit caractériser la recherche. Cette ouverture à laquelle Maurice Audin était tant attaché, nous devons la trouver dans le partage des idées scientifiques tout autant que dans les idées politiques et sociales. Il est vrai que la recherche est un processus difficile et sélectif, où les universités se battent pour attirer les meilleurs chercheurs, et où les chercheurs sont en compétition pour obtenir les meilleurs résultats; mais cela n’empêche pas le partage sincère des résultats, les collaborations internationales, les voyages réguliers et les échanges d’idées, la reconnaissance de la qualité des autres chercheurs. C’est pourquoi le jury est sensible aux voyages et aux collaborations. Il y a deux ans, c’était même une paire franco-algérienne de collaborateurs qui avait été distinguée.
Le prix Maurice Audin acquiert une importance de plus en plus grande au fur et a mesure des éditions, non seulement du fait de son contexte toujours d’actualité, mais aussi du fait de l’importance grandissante des sciences mathématiques dans notre monde. Ces sciences s’invitent dans tous les défis technologiques, dans notre économie, et dans le progrès, comme le prouvent les efforts de plus en plus importants consentis dans ce domaine par tous les pays désireux de s’affirmer sur la scène mondiale. Et comme le prouve aussi la spectaculaire réussite de la mathématique dans le monde, qui intervient à hauteur d’environ 1/6 de la valeur ajoutée des grands pays industrialisés, et qui joue un rôle prépondérant dans certains secteurs économiques. Pour ne citer qu’un domaine qui prend beaucoup de résonance ici, l’exploration pétrolière a bénéficié énormément de la résolution de problèmes inverses, effectuée sur de gigantesques calculateurs; le centre de calcul intensif qui lui est consacré en France, à Pau, est l’un des plus puissants d’Europe.
Au delà de l’importance utilitaire, la mathématique est également importante pour son rôle de formation de l’esprit, d’exigence intellectuelle, de pensée universaliste, toutes valeurs qui sont aussi associées à la mémoire de Maurice Audin. Selon un mot célèbre, la mathématique est développée aussi “pour l’honneur de l’esprit humain” et nous sommes fiers de le rappeler à l’occasion de cette cérémonie.
Voici trois ans que l’Institut Henri Poincaré a émis le souhait, en accord avec l’association Maurice Audin, d’être associé de près à ce prix; les liens amicaux que l’Institut entretient avec la famille Audin et avec Gérard Tronel, qui fut membre de son conseil d’administration pendant des années, ont facilité cette évolution.
Je m’exprime donc ici à la fois en tant que directeur de l’Institut Henri Poincaré et en tant que président du jury. C’est l’occasion de rappeler que l’Institut Henri Poincaré a ete créé également pour favoriser les échanges internationaux, et a été créé aussi dans un contexte difficile, au lendemain de la première guerre mondiale et de l’anéantissement politique de la science européenne. C’est pour nous une fierté renouvelée que d’être associés au Prix Audin.
Cette année comme d’habitude, le prix Audin a donné lieu à des discussions délicates, où de nombreux paramètres se sont invités. Outre moi-même, le jury etait constitué de
Wendelin Werner, professeur à l’ETH de Zurich, médaille Fields 2006;
Fatiha Alabau, professeur à l’Université de Lorraine et présidente de la Société de Mathématique Appliquée et Industrielle;
Marc Peigné, professeur à l’Université de Tours et président de la Société mathématique de France;
Abdelkader Bouyakoub, professeur à l’Université d’Oran;
Rachid Bebbouchi, professeur à l’Université des Sciences et Technologies Houari Boumediene, président de la Société Mathématique d’Algérie;
et Farid Mokrane, professeur à l’Université Paris-VIII Vincennes Saint-Denis.
L’ensemble du processus était piloté par la direction générale de la recherche; c’est l’occasion pour moi de remercier Hafid Aourag, le directeur général, que j’ai eu le plaisir de rencontrer il y a deux ans, et dont j’ai pu apprécier et admirer le dévouement et l’énergie inlassable mise au service de la science.
C’était aussi un plaisir pour moi de diriger les débats d’un jury qui a mis tant de coeur à examiner les candidatures.
Cette année nous avons choisi de découpler la nomination du lauréat algérien et celle du lauréat français; le lauréat algérien sera annoncé aujourd’hui, et le lauréat français sera annoncé ultérieurement en France.
Et c’est un honneur pour moi d’annoncer que le prix Maurice Audin 2016, pour la partie algérienne, est décerné à Monsieur Bakir FARHI !
Bakir Farhi est né en 1975 a Akbou, dans le wilaya de Béjaïa. Il effectue des études supérieures de mathématique a l’Université de Béjaïa, puis à l’Université de Bab Ezzouar à Alger en spécialité algèbre; à chaque fois il se classe major de promotion. Ces excellents résultats lui permettent de décrocher une bourse pour aller effectuer des études approfondies à l’Université Paris VI Pierre et Marie Curie, reconnue comme l’une des meilleures du monde; il y fera sa thèse sous la direction du grand théoricien des nombres Patrice Philippon. Dans son jury de thèse, entre autres mathématiciens de premier ordre, on note la présence de Michel Waldschmidt et Sinnou David : comme le directeur de thèse de Farhi, ces derniers sont très engagés dans la coopération Nord-Sud. D’ailleurs, Philippon et Waldschmidt étaient tous deux, la semaine dernière, à Lahore au Pakistan, pour une série de cours, et Waldschmidt est impliqué dans plusieurs écoles CIMPA dont une qui se tiendra bientôt en Algérie.
Les excellents résultats de Farhi lui permettent de publier dans l’une des meilleures revues du domaine, le Journal of Number Theory. Avec des preuves longues et profondes, Farhi gagne ainsi sa place dans la recherche mondiale.
Notons ainsi les résultats qu’il annonce dans sa note au Comptes Rendus de l’Académie des Sciences en 2005 : Un analogue elliptique du théorème de Roth. Ou bien ses publications de 2006 et 2008 dans le Journal of Number Theory, Nontrivial lower bounds for the least common multiple of some finite sequences of integers; Upper bounds for the order of an additive basis obtained by removing a finite subset of a given basis.
Comme il se doit, les intérêts de Farhi se sont diversifiés à partir de sa thèse, pour définir un style propre, qui se fait sentir jusqu’à ce jour.
Après un séjour postdoctoral à l’Institut des Hautes Études Scientifiques, Farhi demeure quelques années au Mans, où il enseigne à l’université et en lycée; puis il est recruté en 2011 sur un poste de maître de conférences à l’Université de Béjaïa. Il encadre des mémoires de licence et de master, et continue à publier des articles d’une belle originalité; le tout dernier, paru dans le Journal of Integer Sequences, donnait une preuve élémentaire de ce que tout entier naturel peut s’écrire comme la somme de trois termes de la forme partie entière de (n^2)/3, où n est un entier.
Ce genre d’énoncé fait rêver, en ce qu’il nous apporte des solutions à des problèmes élémentaires qui demandent des outils profonds, c’est la magie de la théorie des nombres, un sujet qui passionne Farhi depuis plus de 15 ans.
Et c’est aussi l’occasion pour le jury du Prix Audin de rappeler que, dans l’intérêt de la science, tous les sujets doivent être bien développés. En Algérie, la plupart de la recherche s’effectue dans l’analyse des équations aux dérivées partielles et la modélisation, des sujets cruciaux pour leurs applications industrielles. Mais il est important de songer aussi aux disciplines plus fondamentales. La recherche forme un grand ensemble dont les différents domaines s’irriguent les uns les autres.
Le Prix Audin n’est pas vraiment une récompense financière : il vient avec une somme modeste. Il apporte surtout une reconnaissance internationale, et un échange. Un voyage de recherche en France pour le lauréat algérien, un voyage de recherche en Algérie pour le lauréat français. Ce voyage permettra à Bakir Farhi de renforcer ses liens avec la communauté française de théorie des nombres, dans une démarche de partage qui fait honneur aux valeurs de Maurice Audin. C’est ce partage qui, peu à peu, effacera définitivement les blessures de l’histoire, et nous permettra de progresser tous ensemble au service de la science, de l’universalisme, et de l’humanité.
Je vous remercie.

mardi 16 février 2016

Désordre #1 (Photos)


Premier satellite de télécommunication passif (1960)

Les membres du club de natation de Brighton en 1863

Mineurs belges en 1900

Claude Monet dans son jardin

Traits laissés bar les balles traceuses de l’artillerie anti-aérienne  française à Alger en 1943

Des femmes utilisent des miroirs de poche pour essayer d’apercevoir la Reine Elizabeth à Londres en 1966

Auguste Piccard et Paul Kipfer avant le premier vol stratosphérique (1929)

Une oeuvre sur les façades d’un village mexicain par ses habitants

Un prototype de chargeur automatique pour Tesla Model S

Un masque d’oxygène pour aviateur de la Première Guerre Mondiale

Dormir dans une capsule transparente à flanc de falaise au Pérou

Albert Einstein au Grand Canyon avec une famille amérindienne

Les bactéries d’une main d’enfant

Gif animé de Cento Lodigiani

Un toaster électrique en 1920

Ronald Reagan, modèle pour une classe de sculpture

David Bowie

Des oeuvres d’art reproduites en rubans adhésifs de masquage (Nasa Funahara )

La plus grosse pépite d’or

Une bibliothèque miniature portative du XVIIème

Paul Gauguin par Alphonse Mucha